MON EXPÉRIENCE AU SUMMER SPACE FESTIVAL 2022 (2e épisode)

            






SALUT LES COSMONAUTES !



Vous souvenez-vous du Summer Space Festival ?  Cet évènement s'étant tenu l'année dernière à Lille fut à nouveau organisé dans le cadre de sa deuxième édition ayant eu lieu à Bruxelles !  Et une fois de plus, j'ai enfilé ma casquette de petit reporter afin de vous présenter en détail son déroulement et fonctionnement mais aussi pour vous faire part de ma propre expérience en tant que membre du staff ! Bonne lecture, profitez-bien de ce reportage exclusif dédié au SSF 2022 ! 😉







Qu'est-ce que le SSF ? 

Le Summer Space Festival (abrégé SSF) est un projet monté par une équipe de bénévoles, des étudiants et jeunes passionnés d'espace y prenant part en parallèle de leurs vies actives. Le but de cet évènement destiné à tout un chacun est de transmettre aux petits comme aux plus âgés l'enthousiasme que peut soulever l'espace, susciter par là des vocations au sein du grand public, éduquer ce dernier aux applications du spatial sur nos vies quotidiennes ou encore dynamiser les activités du secteur spatial dans la région centrée autour des Hauts-de-France et du Bénélux. Le groupement de personnes responsables de sa mise en place font partie intégrante d'une association officiellement reconnue sous la forme d'une ASBL (Association Sans But Lucratif selon le système administratif belge).

Originellement, une visioconférence en direct de l'ISS avec notre astronaute préféré Thomas Pesquet était prévue ; la crise sanitaire ayant frappé, le projet a alors pris une tournure plus diversifiée en voulant proposer un festival interactif et tourné vers le plus grand nombre. 

Logo du festival
Une première édition s'était déroulée le 4 juillet 2021 à Lille, et rencontra un franc succès (voir reportage de l'an dernier
). 

Le festival n'aurait pas pu être rendu possible sans le dévouement de ses organisateurs : au nombre d'une vingtaine, ils viennent d'horizons variés, certains étudiants à l'université ou dans une école d'ingénieurs, d'autres se consacrant déjà à une carrière tournée vers le scientifique, le juridique... La planification globale de l'évènement aura de fait duré près de dix mois, durant lesquels les membres de l'équipe auront effectué une multitude de tâches, participé à bon nombre de visioconférences de façon à coordonner les actions du staff et réparti leurs activités entre différents pôles, chacun se spécialisant à un domaine de travail précis. 

Dans le cas de l'édition 2022, l'équipe voulut mettre le cap vers un objectif plus ambitieux : Bruxelles fut dès lors choisie pour accueillir le prochain festival. Capitale de la Belgique, c'est le pays de la bande dessinée qui est également celui de Tintin, lui même ayant, à l'aide de l'iconique fusée rouge à carreaux du professeur Tournesol par le crayon d'Hergé, marché sur la Lune en 1954 soient 15 ans avant Apollo 11 ! Cette ville se trouvant d'ailleurs au carrefour entre les cultures francophones et néerlandophones, elle devint une cible de choix capable d'héberger un tel évènement.


Bruxelles & SeeU

Le portail d'entrée, avenue de la Couronne

L'édition 2022 du SSF s'est installée à SeeU, anciennement une caserne de gendarmerie qui fut reconvertie en un complexe culturel temporaire. Situé à Ixelles, le site s'étend sur 45 000 m² et propose aux porteurs de projets un environnement dynamique et associatif, le tout dans l'optique du respect du développement durable, offrant une dizaine de bâtiments construits selon une architecture minière.

Le festival avait à sa disposition trois emplacements distincts :

(L)  -  Earth + ISS Zone / Pandore : ce bâtiment, le plus proche de l'entrée, comportait à son rez-de-chaussée la billetterie et deux aires réservées pour des workshops s'étant tenus le vendredi après-midi (sans compter la scène néerlandophone ayant été déplacée vers la Halle), et à son premier étage l'espace VIP où les speakers et intervenants pouvaient se rendre afin d'échanger ou de se réserver une pause.

(H)  -  Moon Zone / Kino + Komchétamère : plus loin en continuant sur la route coupant d'est en ouest SeeU, le Kinograph recevait la scène française : l'immense salle de ce cinéma de quartier compte quelques centaines de sièges alignés en face d'une large scène, décorée à sa gauche d'une réplique de la coiffe d'Ariane 5 abritant James Webb et à sa droite d'une belle maquette de la navette Hermès. Au dessus, on se retrouve dans un sorte de salon aménagé de manière assez particulière comme son nom explicite l'indique.

(M)  -  Mars Zone / Halle : c'est là que se tenait la Halle : une multitude d'exposants, assis sous une vingtaine de tentes, y représentaient leur institution, université ou entreprise. Outre ceux-ci et les deux allées transversales fréquentées, les visiteurs avaient la possibilité de se désaltérer au bar, se renseigner sur l'histoire de la conquête lunaire au moyen d'une rangée de panneaux éducatifs, s'aventurer à l'intérieur d'un planétarium gonflable, prendre sa plus belle pose via un photobooth et finalement piloter des rovers à la surface de Mars (imaginez seulement que le sable fasse office de régolithe, un effet réaliste garanti) !

Au cœur de la plus grande occupation temporaire de Belgique, le festival bénéficiait ainsi d'un cadre autant convivial que sympathique, sans compter la place centrale, sa terrasse, ses quelques foodtrucks, son groupe musical...

Deux journées intenses

Le SSF 2022 a été mis en place par les bénévoles de l'association mais également soutenu et subventionné par des partenaires externes : citons par exemple des organismes administratifs (la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Commission Européenne), spécialisés dans les activités spatiales (l'ESA, Thales Alenia Sapce, Eurisy), des entreprises/startups (Ispace, Unseenlabs, Aerospacelab), des écoles (Centrale Lille, Elisa Aerospace, JUNIA), des institutions et autres présentes à l'échelle nationale (Observatoire Royal, Euro Space Center, la Coupole), et cætera. Au total, vingt-et-un stands de la foire aux expositions furent occupés par des exposants ayant pour la plupart amené du matériel : que ce soient des brochures explicatives relatives aux structures dont ils étaient les délégués, des livres à acheter, des goodies à se procurer, des maquettes et affiches à contempler, voire une chaise rotative typique des entraînements des astronautes sur laquelle monter (si si),  les visiteurs auront eu l'opportunité de se faire une idée exhaustive du monde du spatial et de son ébullition. 

Qui dit festival exceptionnel auprès d'un public passionné dit aussi intervenants exceptionnels ! Cette année, la liste des speakers ayant contribué au SSF s'est avérée assez dense au vu des sujets abordés. Si l'on devait ne citer que les plus notables :

Introduction du samedi matin

Quentin Leicht, gérant de la chaîne Youtube aux 140 000 abonnés Le Journal de l'Espace, auparavant conférencier lors de l'édition de l'année précédente, est remonté sur scène à trois reprises le samedi (L'Espace en 2022 / Futur de l'exploration spatiale / Science, espace et science-Fiction) avec son sourire habituel et prêt à nous en apprendre plus sur ce qu'il se passe... dans l'espace !

- Secrétaire d'état belge, le politicien Thomas Dermine est chargé à la Relance Economique et aux Investissements Stratégique ; par la même occasion il est le chef de file de la Politique Scientifique et subséquemment de la Politique Spatiale belge ainsi que de la coordination entre le gouvernement et les autorités européennes (Speech / The future of Europe in space)

- Détenteur du record du monde du plus grand nombre de vols paraboliques effectués, Vladimir Pletser eut une carrière hors-normes en tous points : ingénieur-physicien à l'agence spatiale européenne pendant trente ans, directeur de programmes d'entraînements en microgravité, candidat astronaute, professeur d'université... Son cursus incroyable en dit long sur sa motivation ! (Exploration habitée)                                                                                                                                                                          

- Patrick Michel est une sommité en matière d'astéroïdes et de défense planétaire ; du haut de son expérience enrichie de ses nombreuses collaborations aux missions spatiales OSIRIS-REx, Hayabusa 2 et Hera, cet astrophysicien émérite n'a pas son pareil pour parler de ses recherches scientifiques avec un engouement exceptionnel : quand il est question d'objets géocroiseurs mettant en péril l'humanité, personne ne l'égale ! ( Speech / Workshop / Impact d'astéroïdes : comment et pourquoi s'y prépare t-on ?)

Table ronde du vendredi matin (Thomas Dermine
étant la 2e personne en partant de la gauche)

La liste de l'ensemble des intervenants serait trop longue à énumérer, cependant nous pouvons encore évoquer Michaël Gillon (de l'université de Liège, co-directeur de son unité d'astrobiologie et co-découvreur d'exoplanètes), Remco Timmersmans (spécialisé en administration et en marketing des réseaux sociaux), Niels Eldering (chef du programme d'incubation et d'implémentation technologique de l'ESA), Dominique Tilmans (ex-sénatrice et femme politique belge, directrice d'Eurisy)...

Il avait été décidé que le festival s'étalerait sur deux jours entiers, les vendredi 24 et samedi 25 juin ; en effet, la première comprenait un volet professionnel réservé aux étudiants qui auront notamment pu assister à une série d'inspirational speeches, suivie d'une table ronde consacrée à l'avenir de l'Europe dans le secteur spatial. Après la pause, deux présentations simultanées furent dédiées aux carrières dans ce même milieu et enfin, l'activité phare de la journée, des workshops autour des thèmes  de l'exploration lunaire, des microlanceurs européens, de la défense planétaire et des innovations spatiales, le tout animé par des spécialistes qui auront fait participer joyeusement leur public. Le samedi quant à lui fut orienté vers l'espace au sens large à destination du grand public : une multitude de conférences, tables rondes et panels organisés entre une scène francophone et néerlandophone et en fonction de quatre axes majeurs que sont la conquête spatiale et les explorations futures du système solaire (matinée), les applications du secteur spatial sur nos vies et notre société (première partie de l'après-midi), l'étude astrophysique de l'Univers (jusqu'à la pause du dîner) et pour conclure le festival le visionnage d'un documentaire traitant du Big Bang suivi d'une table ronde finale sur la véracité des films de science-fiction.

Ci-dessous, le programme de ces deux jours :

Expérience personnelle

Maintenant que le fonctionnement et les enjeux du festival vous ont été présentés, je vais brièvement vous raconte  ma propre expérience au SSF 2022 (suivie par des facereveals) ! Comme vous l'aurez deviné, je m'y suis rendu en personne, sauf qu'à la différence de l'année dernière où je n'avais été que simple visiteur, cette fois-ci j'ai eu la chance d'être immergé dans l'action en tant que membre du staff, ce qui fait que j'ai eu la chance de pouvoir rester en Belgique une semaine. Sur le temps du festival, je n'ai malheureusement pas pu en profiter puisque l'équipe était pleinement mobilisée !

Outre les tâches consistant à déplacer des objets, tenir le bar ou le stand d'accueil et converser avec des personnes spécifiques, j'eus également la chance de directement participer à deux conférences ! Relativement à la première, cela consistait à animer le workshop du vendredi après-midi dédié à la défense planétaire lors duquel il y a eu un moment d'échanges entre les spécialistes sur scène puis entre les étudiants qui, à l'aide d'un brainstorming, ont réfléchi à un plan ultime de cinq ans censé protéger notre planète d'un hypothétique astéroïde en prenant en compte de paramètres définis tels que les propriétés de l'objet en question, les circonstances de sa future collision avec la Terre... Au regard de ma deuxième intervention du samedi soir au panel Science, Espace et Science-fiction, j'étais accompagné de trois speakers (Quentin, Patrick et Michaël mentionnés en amont), nous nous sommes penchés sur le réalisme des films de science-fiction spatiale : concrètement, nous avons pris à titre d'illustration des situations précises tirées des films de sf (l'Enterprise de Star Trek voyageant plus vite que la lumière, la station orbitale de 2001 L'Odyssée de l'Espace faisant usage de la gravité artificielle, les aliens de Star Wars et leur diversité...), et analysé sous la forme d'une table ronde leurs tenants et aboutissements en nous demandant si, d'après nos connaissances scientifiques actuelles, les situations et donc les principes énoncés étaient avérés ou non. En une heure, nous aurons ainsi pu discuter de trois thématiques succinctes (le voyage interstellaire, la colonisation de l'espace et la vie extraterrestre), chacun ayant partagé ses multiples réflexions dans une atmosphère chaleureuse !

Pour couronner le tout, il s'est avéré deux jours plus tard que Thomas Pesquet était en déplacement en Belgique, car s'étant rendu au Planétarium de Bruxelles le lundi 27. Repéré dans la soirée par une des membres du staff à la file d'attente d'une friterie située place Jourdan (à quelques encablures du Parlement Européen), je suis immédiatement parti à sa recherche aussitôt après avoir appris la nouvelle, dans l'espoir de le croiser et, à mon plus grand bonheur, je l'ai aperçu alors qu'il s'apprêtait à partir en trottinette ! Je me suis permis d'aller à sa rencontre, ce qui fait que j'ai pu lui parler quelques instants, lui demander une photo et des autographes et le congratuler à propos de ses exploits ! (version abrégée de l'histoire, celle-ci étant trop rocambolesque pour être intégralement racontée ici)

Workshop du vendredi après-midi (de gauche à droite : Mehdi Scoubeau, ingénieur systèmes à GomSpace, Ozgur Karatekin de l'Observatoire Royal,
un certain jeune homme du SSF, Morgane Royer du SSF également, avec qui je co-animai le workshop, Patrick Michel et Hannah Goldberg (ingénieure pour la mission Hera))

Panel du samedi soir (en partant de la gauche : Michaël, Quentin, Florence Porcel (cachée par ce dernier mais qui était l'animatrice de cette journée),
Patrick et Dominique Regueme (le réalisateur du documentaire projeté à 20h))



Etre si près de la légende du spatial français, que d'émotions... Tellement que je m'en mordille la langue !


Galerie

A présent, une sélection de photos parmi les meilleures qui vous donneront un aperçu encore plus complet de ces deux jours !

Hervé l'astronaute, la mascotte du festival, en excursion dans le Kino !

La passion du spatial est susceptible de se déclencher dès le plus jeune âge !

Panel du samedi matin dédié au futur de l'exploration spatiale

Table ronde du vendredi matin

Panel du samedi après-midi sur l'exploration habitée, avec Marc Garneau, ex-astronaute et député canadien, en visioconférence !

Le Kino entièrement vide...

La belle fusée de Tintin, gonflée à l'entrée de SeeU !

Atterrissage réussi pour la space shuttle !

Planétarium gonflage ramené par la Coupole dans la Halle !

Valérie Glatigny, la ministre de l'Enseignement Supérieur belge (au centre en pardessus brun) nous a fait l'honneur de sa visite le samedi après-midi !

La Halle (exposants à droite (rangée centrale) et au fond, ateliers pour enfants à gauche au premier-plan, panneaux éducatifs le long du mur)

La zone rover a fait sensation auprès du public !

Les enfants auront pu s'amuser à l'atelier du quizz spatial

A la fin du festival, la fresque de la Halle était bien remplie !

Quentin en séance photo !

Workshop sur l'exploration lunaire le vendredi après-midi, à Komchétamère

La journée suivante, atelier de réalité virtuelle !

Se jouant en binôme, l'escape game nous faisait intervenir dans un vaisseau spatial en dérive, notre ordre de mission étant de le traverser et de découvrir les raisons pour lesquelles il ne répondait plus...

L'espace VIP installé pour la pause du samedi midi

Le deuxième endroit des workshops à l'intérieur de Pandore

 Sous un ciel quelque peu nuageux, les visiteurs auront pu prendre l'air ou se restaurer sur la terrasse 

L'allée centrale passant devant le Kino prise depuis l'extrémité de la terrasse (Pandore et l'entrée principale sont au fond)

Pour en savoir plus...

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le SSF, découvrir du contenu relatif aux éditions 2021/2022, contacter l'équipe et pourquoi pas l'intégrer, n'hésitez pas à jeter un œil à l'aftermovie où figure la plupart du contenu du samedi, à vous rendre sur le site internetles réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Linkedin), à écrire au summerspacefestival@gmail.com ; n'oubliez pas non plus de donner votre feedback sur l'évènement !

Nous aurons du pain sur la planche l'an prochain, n'hésitez donc pas à nous rejoindre !





  



Merci d'avoir lu ce reportage, j'espère qu'il vous aura plu ! J'en profite pour remercier l'équipe du SSF pour son incroyable travail, c'était une expérience unique que je ne risque pas d'oublier ! Sur ce, je vous dis à bientôt pour de nouvelles découvertes spatiales, profitez-bien de vos vacances ! 🚀


Crédits photographiques : photos personnelles, SSF

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