LE LANCEMENT DU JWST REPOUSSÉ - L'ACTU SPATIALE #28, du 12 Septembre 2021

    






BONJOUR LES TERRIENS !



Voici le résumé de l'actualité spatiale de la semaine écoulée, tant relatifs aux vols qu'aux lancements ou bien aux dernières découvertes ! Sur ce, c'est parti !



Le lancement du JWST repoussé

La date du lancement du James Webb Space Telescope, initialement prévue fin-octobre, vient d'être rédéfinie, par Arianespace, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et Américaine (NASA). Que le télescope ainsi que le lanceur Ariane 5 qui le transportera soient prêts pour le 18 décembre semble être le nouveau but des responsables du projet. Dans un communiqué daté du 8 septembre, Arianespace se dit "extrêmement honoré de placer le télescope de la NASA à l'aide d'Ariane", selon les mots du directeur Stéphane Israël. "Nous connaissons à présent la date pour laquelle des milliers de personnes ont travaillé, et que des millions d'autres dans le monde attendent, [...] ce grâce à l'excellente performance fournie par les membres de mission" déclara Günther Hasinger, le directeur scientifique de l'ESA. Comme nous l'avons appris précédemment, le JWST (acronyme anglais)  a achevé ses derniers préparatifs et a subi les derniers tests nécessaires. Entièrement plié, il effectuera sous peu un voyage maritime avec escorte, depuis la Californie jusqu'au lieu de son lancement, à savoir le Centre Spatial Guyanais basé à Kourou. Devant passer par le canal de Panama, il devra encore patienter dix semaines jusqu'à son décollage. Il sera placé sous la coiffe d'une Ariane 5, qui le transportera en orbite. Après leur séparation, le télescope voyagera dans l'espace durant un mois avant d'arriver à sa "place de parking", le point de Lagrange L2. James Webb, éloigné de la Terre d'1,5 millions de kilomètres, pourra bloquer la lumière provenant à la fois de la Terre et du Soleil, et rester stable dans sa révolution autour de ces deux derniers. Ses instruments ne se mettront cependant en marche qu'après deux ou trois mois dans l'espace, et de véritables activités scientifiques ne débuteront qu'en milieu d'année prochaine. Le télescope observera l'Univers dans les infrarouges, ce qui ouvrira de nouvelles perspectives, telles que l'étude de l'atmosphère des exoplanètes, la formation des premières galaxies, les nuages gazeux qui étaient jusqu'alors peu pénétrables. Le chef de projet au siège de la NASA à Washington Gregory Robinson se veut optimiste : "Ensemble nous avons surmonté les obstacles techniques qui se dressaient sur notre chemin ainsi que le défi de la pandémie. [...] , je suis impatient d'être à ce fameux jour et de voir les données scientifiques qui nous seront fournies".



Le vaisseau Unity de Virgin Galactic pointée du doigt

Deux mois après le vol de Sir Richard Branson du 11 juillet, celui-ci fait toujours parler de lui, mais de manière assez négative. En effet, la Federal Aviation Administration ou FAA, chargé de la gestion et du contrôle des vols commerciaux américains vient de frapper un grand coup en ouvrant une enquête officielle, qui concerne le véhicule dans lequel se trouvait le directeur de Virgin Galactic. Un peu de contextualisation s'impose : au contraire de ses concurrents, tels que SpaceX et Blue Origin qui utilisent des méthodes "traditionnelles" en faisant décoller verticalement leurs fusées, la compagnie du milliardaire britannique propose un autre mode de transport : dans le cas du vol s'étant déroulé le 11 juillet, deux vaisseaux étaient impliqués : le VMS Eve, arrivé jusqu'à une altitude de 15 kilomètres, délivre le VSS Unity (aussi appelé SpaceShipTwo), qui continue quand à lui son ascension jusqu'aux frontières de l'espace, puis redescend en vol plané jusqu'à sa piste d'atterrissage. Unity évolue donc dans un espace aérien en forme de cône inversé, en suivant une trajectoire bien précise. Il se trouve cependant que lors de cette descente, plusieurs alertes se seraient déclenchées dont un voyant rouge indiquant que le vaisseau déviait de sa trajectoire, en raison d'une vitesse trop faible. Dans cette situation, les pilotes ont des consignes claires : corriger le plus vite possible le problème ou bien couper entièrement le moteur. Cet écart somme toute anodin aura duré 1min41, et n'a heureusement pas eu de conséquences sur l'équipage, qui s'est posé sans encombre sur le Spaceport America.

La FAA, notamment aiguillée par un article du New Yorker paru le 1er septembre et pointant du doigt divers aspects de ce genre, considère donc cela comme un danger à la sécurité de l'appareil et de ses passagers, et a interdit tout vol organisé par Virgin Galactic. L'enquête est toujours en cours, et retarde considérablement le calendrier de la compagnie qui commençait à peine à effectuer des prévision de lancements.

De potentielles bulles d'eau dans les échantillons de Perseverance 

Dans l'Actu Spatiale de la semaine dernière, nous avions vu que le rover Perseverance avait effectué avec succès son premier carottage début septembre. Provenant d'un rocher dénommé "Rochette", l'échantillon "Montdenier" a été collecté le 6 septembre" suivi par un deuxième "Montagnac" récupéré quand à lui le 8. Maintenant stockés au sein du rover, ces deux pièces, à l'avenir accompagnés de dizaines d'autres, devraient être ramenés sur Terre dans le cadre d'une mission conjointe entre la NASA et l'ESA, au début de la décennie 2030. Vendredi, l'agence américaine a fait une annonce retentissante concernant le rocher dont ils proviennent. Les mots de Ken Karley, de l'université de Caltech et directeur scientifique de la mission, parlent d'eux-mêmes : "il semble que nos premières roches révèlent un environnement potentiellement habitable. Il est évident que de l'eau ait été présente sur une longue durée". Les échantillons, de taille raisonnables, seraient de composition basaltique et d'origine volcanique, issues d'anciennes coulées de lave. En plus des minéraux cristallins clairement visibles, il s'avère que des morceaux de sel sont présents dans la roche, preuve que des eaux souterraines auraient modifiés et altérés les roches originelles. Ces nouveaux éléments pourraient également contenir de petites bulles d'eau, un indice inestimable afin de mieux comprendre le passé de Mars, qui était majoritairement recouvert d'océans il y a plusieurs milliards d'années. "Ces échantillons ont une grande valeur pour l'analyse en laboratoire que l'on en fera sur Terre. Un jour, nous pourrions être capables de découvrir tous les aspects des conditions environnementales que ces minéraux représentent. Cela nous aidera à répondre à cette grande question scientifique de l'histoire et de la stabilité de l'eau liquide sur Mars", déclare Mitch Schulte au quartier général de l'agence américaine.  Pour l'heure, Perseverance tâte le terrain à la recherche d'autres roches susceptibles de contenir des indices intéressants, puis se dirigera certainement en un autre lieu très accidenté, South Séítah.

Un intriguant signal provenant du centre de la Voie Lactée

Une équipe internationale de chercheurs a rendu cette semaine à l'Astrophysical Journal un article décrivant un phénomène très particulier qui demeure encore sans explications. L'histoire commence en Australie, au sein de l'Australien Square Kilometre Array Pathway (ASKAP), l'un des radiotélescopes les plus sensibles au monde. Entre avril 2019 et août 2020, un signal radio en provenance du centre de notre galaxie a été détecté 13 fois. Tel que baptisé par des astronomes de l'université de Sydney, le signal ASKAP J173608.2−321635 peut apparaître avec puissance durant plusieurs semaines, puis disparaître complétement en moins d'un jour. Egalement observé en février 2021 par MeerKAT (Afrique du Sud) ainsi qu'en avril par Atca (Australie), ce signal variable et quelque peu aléatoire a de quoi intriguer les scientifiques, d'autant plus que sa source n'est pas identifiable. La piste d'une source stellaire serait improbable, car quelque soit sa nature (étoile à faible masse, éruptives, pulsars, magnetars) les émissions issues de l'objets devraient être accompagnés d'autre dans un spectre voisin, comme les rayons X, ou bien se dérouler de manière périodique. ASKAP J173608.2−321635 pourrait donc appartenir à un autre type de phénomènes, à savoir les GCRT (pour Galactic Centre Radio Transients) : seulement trois d'entre eux ont été découverts ces dernières années, le signal cependant, selon notre définition de celles-ci, ne rentre pas complétement dans cette catégorie, du fait de la durée de leurs émissions qui ne durent que quelques heures. Reste encore la fameuse piste extraterrestre : certes ce serait la plus excitante, mais rien ne privilégie plus cette piste qu'une autre. "Les signaux que nous avons détecté sont presque et certainement de type astrophysique, [...] et non extraterrestre" ; "Si cette chose était un objet connu, il aurait émis sous d'autres formes d'énergie. Mais ASKAP semble avoir envoyé un rot en ondes radio, et c'est tout. C'est très étrange" témoignent Ziteng Wang et Matt Bothwell, le prémier étant l'un des auteurs de l'étude et l'autre astronome à Cambridge.

Un nouvel incident à bord de l'ISS

Un nouvel incident s'est produit à bord de la station spatiale internationale. Résumé des faits : jeudi 9 à 4h55 heure de Moscou, alors que des batteries étaient en charge, une alarme, déclenchée par un détecteur de fumée, retentit, réveillant les astronautes. L'équipage à bord aurait vu et senti une fumée possédant une odeur de plastique brûlé, celle-ci étant allé via la ventilation jusqu'au segment américain ainsi qu'aux narines de Thomas Pesquet. L'air fut ensuite purifié, aucune substance toxique n'y était présente, et tous les systèmes du bord fonctionnent normalement. Les cosmonautes Pyotr Dubrov et Oleg Novitsky ont paisiblement achevé leur repos et se sont entraînés tels que prévus en vue de la sortie extravéhiculaire qu'ils ont bien opérés dans l'après-midi. Cet évènement n'est pas le premier à s'être produit, des fissures ayant de même été découvertes sur Zarya le 30 août. En effet, l'ISS se fait de plus en viellissante, et bien qu'elle doit encore servir jusqu'en 2024, les équipements à bord deviennent rapidement obsolètes et nécessitent de plus en plus de maintenance. Ainsi, 80% des systèmes de la section russe seraient apparemment en fin de vie, et nombre d'entre eux ne seront bientôt plus réparables.


A suivre la semaine prochaine : la mission Inspiration 4 de SpaceX...





  



C'est fini pour l'Actu Spatiale ! Je tiens à m'excuser de mon retard assez conséquent sur la publication, je fais de mon mieux pour alimenter le blog et ce régulièrement ! A bientôt pour de nouvelles découvertes ! Portez-vous bien ! 🚀

Crédits photographies : NASA /  Virgin Galactic / NASA, JPL-Caltech

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