UNE SUPER-STATION CHINOISE EN ORBITE ? - L'ACTU SPATIALE #27, du 5 Septembre 2021

   






HELLO LES TERRIENS !



Voici le résumé de l'actualité spatiale de la semaine écoulée, tant relatifs aux vols qu'aux lancements ou bien aux dernières découvertes ! Sur ce, c'est parti !



Une super-station chinoise en orbite ?

La Chine s'affirme de plus en plus sur la plan spatial, et son programme dans ce domaine a radicalement avancé ces vingt dernières années. Son tout dernier projet nécessitait l'aval et l'expertise de plusieurs scientifiques, appelés par la Fondation des Sciences Naturelles de Chine (une organisation sous l'égide du Ministère des Sciences) à travailler dessus. Il ne s'agissait ni plus ni moins que de réfléchir aux moyens de construire en orbite un vaisseau spatial géant faisant au moins dix fois la taille de l'ISS, soit plus d'un kilomètre de long. Selon les autorités, cela représenterait "un équipement aérospatial et stratégique majeur pour l'utilisation future des ressources de l'espace, [...] les séjours spatiaux à long terme". Ce projet très ambitieux, financé par la Fondation à hauteur de 15 millions de yens (plus de 2 millions de dollars), fait partie du 14è Plan de Cinq Ans, qui vise à supporter les recherches concernant la station. L'ordre du jour est de penser, d'ici les prochaines années, aux contraintes qu'engendrent la construction d'une telle structure : en effet, il faut trouver des moyens afin de réduire la masse des composants du vaisseau pour qu'il soient assemblés en orbite, mais également augmenter la longévité de ceux-ci. En comparaison, la station spatiale internationale a pris une quinzaine d'années a être mise sur pied, pour un prix de cent milliards de dollars, avec plus d'une quarantaine de lancements. Logiquement, la construction de ce vaisseau consommerait bien plus de temps et d'argent, quoiqu'elle ne soit pas irréalisable. Mason Peck, ancien chef de la technologie de la NASA, nous le dis bien : "je pense que c'est totalement faisable". Les techniques ne seraient pas insurmontables, mais la pratique nous manque évidemment, car il y aurait énormément de paramètres à prendre en compte. "C'est comme parler de l'Enterprise. C'est fantastique, non-faisable et drôle à penser, mais irréaliste avec notre niveau de technologie actuelle", remarque Michael Lembeck de l'Université d'Illinois. L'utilité d'un tel engin n'est pas encore connue, il devrait probablement servir de manufacture, d'habitat ou encore de laboratoire.




Perseverance réussit sa deuxième tentative d'échantillonnage 

Rappelez-vous du 5 août dernier : en ce jour, le rover Perseverance, présent depuis le 18 février sur Mars, avait effectué une tentative de prise d'échantillon, qui s'était soldée par un échec. En effet, rien n'avait pénétré le tube d'échantillonnage, la faute à la roche concernée qui fut trop molle pour être manipulée (pour en savoir plus, lire l'Actu Spatiale #23). Les équipes en charge de la mission ne sont pas laissé abattre pour autant, puisque le rover avait par la suite roulé 455 mètres en direction d'une crête du nom de "Citadelle". On remarqua alors un nouvel emplacement convenable pour le nouvel essai ; le rocher baptisé "Rochette", qui semblait avoir survécu à une forte érosion, fut approché par Perseverance à la fin août, puis ce dernier creusa un centimètre de sa surface afin d'en voir le dessous et de constater comment la roche allait réagir. Mercredi 1er septembre, Perseverance perfora le rocher. Le lendemain, le JPL confirmait la récolte d'un échantillon intact, annonce confirmée quelques jours plus tard avec la prise de photographies plus claires. "Le projet a vu son premier échantillon être récolté, et c'est un accomplissement phénoménal", dit Jennifer Trosper, la cheffe de projet. "L'équipe avait déterminé une localisation, et sélectionné un rocher viable et de grande valeur scientifique. Nous avons fait ce qu'il devait être fait". Notons que le rover possède une quarantaine de tubes d'échantillonnages, dont une vingtaine devraient être remplis par des carottes d'1,3 cm de largeur sur 6 de long. Une mission ultérieure, conjointement organisée avec l'agence spatiale européenne, devrait permettre de les ramener sur Terre lors de la décennie 2030.

Deux cosmonautes effectuent une EVA

Pour cette brève, nous restons sur la station spatiale internationale : le vendredi 3 septembre, les cosmonautes Oleg Novitsky et Pyotr Dubrov ont performé une sortie extravéhiculaire à l'extérieur de l'ISS, la dixième de l'année. Durant cette opération ayant duré sept heures et cinquante-quatre minutes, les deux membres de l'Expédition 65 se sont affairés à connecter la station au nouveau module russe, récemment arrivé : Nauka. Il s'agissait de relier le module au réseau de branchement de l'ISS, via de multiples câbles. Nauka est à présent alimenté en électricité, et fera l'objet d'un cycle de sorties intenses afin de le rendre pleinement opérationnel. Pour rappel, cette extension fut ajoutée fin juillet à la station, et servira de laboratoire scientifique notamment.

Des nouvelles du James Webb Telescope

Pensé depuis trente ans et en cours de développement depuis 1997, la date du lancement tant attendu du plus grand télescope spatial de tous les temps s'approche enfin. Le James Webb Telescope, le successeur du fameux Hubble, possède miroir primaire de 6,5 mètres de diamètre, ainsi qu'une couverture thermique assemblée en plusieurs couches faisant la taille d'un court de tennis. Les tests opérés dans les installations de la compagnie Northrop Grumman afin de juger son aptitude à aller dans l'espace sont à présent terminés, et le télescope long de vingt mètres a été plié, dans le but qu'il tienne dans la coiffe de la fusée Ariane 5. Ce même lanceur devrait le transporter le 31 octobre, du Centre Spatial Guyanais situé à Kourou jusque dans l'espace. Là, le télescope se placera au point de Lagrange 2, un endroit où les forces gravitationnelles de la Terre et du Soleil se compensent. A 1,5 millions de kilomètres de nous, James Webb observera l'espace dans les infrarouges, ce qui pourrait nous en apprendre plus sur l'Univers primordial, les premières étoiles et le Big Bang.





  



L'Actu Spatiale de la semaine est à présent terminée, un peu plus courte cette fois-ci ! A bientôt pour de nouvelles découvertes, portez-vous bien ! 🚀

Crédits photographiques : Shutterstock /  JPL / NasaSpaceFlight

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