STARLINER CLOUÉ AU SOL - L'ACTU SPATIALE #23, du 8 Août 2021

 






BONJOUR LES TERRIENS !



Voici le résumé de l'actualité spatiale de la semaine écoulée, tant relatifs aux vols qu'aux lancements ou bien aux dernières découvertes ! Sur ce, c'est parti !



Starliner ne s'est pas envolé

Parallèlement à SpaceX ayant mis depuis peu en activité son Crew Dragon, Boeing développe lui aussi un vaisseau de transport d'astronautes, grâce à un contrat passé avec la NASA. En décembre 2019, lors du premier vol de la capsule, celle-ci avait souffert de multiples dysfonctionnements, ce qui lui avait fait prendre une orbite différente et ainsi dépenser plus de carburant qu'elle n'aurait dû. La chance n'était toujours pas du côté de Boeing ce 30 juillet, jour où son Starliner devait rejoindre l'ISS depuis Cap Canaveral en Floride (à bord d'un lanceur Atlas V), alors que l'amarrage de Nauka à la station spatiale internationale ne se déroule pas comme prévu. Lancement reporté au 3 août, mais rebelotte, une anomalie est détectée, concernant une des valves du système de propulsion. Les opérations sont de nouveau décalées au lendemain, malheureusement le problème n'a pu être résolu par les ingénieurs de la compagnie. Il est à présent clair que l'envol du Starliner prendra encore un retard conséquent, pouvant aller de quelques jours à plusieurs mois. 


Starliner en haut d'Atlas

Quelques nouvelles de chez SpaceX

L'activité est bouillonnante du côté de SpaceX ! Ces derniers temps, des préparatifs intrigants étaient en cours, qui aboutirent cette semaine à la préparation du premier vol orbital du Starship. Sur le site de Boca Chica, au Texas près de la frontière mexicaine, les structures du booster Super Heavy B4 et du SN20 ont été finalisées ; B4 fut ensuite l'objet d'un "rollout", un déplacement vers le pas de tir. Le Starship le suivit peu après, et fut "stacké", assemblé au dessus du SuperHeavy le vendredi 6 août. Ce couple forme ainsi la plus grande fusée de tous les temps, mesurant 120 mètres de hauteur, dix de plus que la Saturn V. Les équipes ne sont pas en reste, car il restent de nombreux paramètres à peaufiner, en vue du vol orbital que l'on espère prochain. De plus, malgré les accusations de ses concurrents (notamment Blue Origin qui assume mal de s'être fait devancer), la compagnie d'Elon Musk est bien le privilégié de la NASA pour son Human Landing System, qui doit emmener les hommes sur la Lune.  

Echec pour l'échantillonnage de Perseverance

Vendredi, le rover martien Perseverance (que l'on ne présente plus !), a entamé son premier processus de récolte d'un échantillon du sol martien. Sur une cible bien précise, un rocher en forme de pavé localisé dans le Crater Flood Fractured Rough (toujours dans le cratère Jezero), survolé auparavant par Ingenuity, le bras robotique du rover s'est positionné au dessus d'elle, et a exécuté la procédure d'échantillonnage : forage du sol à l'aide d'une perceuse, en effectuer un carottage puis introduire le prélèvement dans un tube à échantillon, qui est ensuite scellé et supposément renvoyé sur Terre. Après l'échantillonnage il est prévu de vérifier le volume présent à l'intérieur du tube, or tel que l'a annoncé Jessica Samuels, du Jet Propulsion Laboratory : "la sonde n'a pas rencontré la résistance attendue qui devrait être là si un échantillon était dans le tube". Autrement dit, rien n'avait introduit l'instrument. Cette anomalie ne s'expliquerait apparemment par un dysfonctionnement du système mécanique, qui est automatique, mais plus probablement par "la cible rocheuse n'ayant pas réagi comme prévu durant l'échantillonnage", selon le chef de projet Jennifer Trosper. Cette dernière rajoute : "J'ai été présente à chaque mission martienne depuis le début [...]. Ce que j'en sais, c'est qu'il n'est pas inhabituel d'être confronté à des complications lors de premières opérations complexes". La date du prochain forage n'est pas connue, mais elle devrait prendre place en un autre lieu. 

La plus proche exoplanète directement imagée

Des astronomes de l'université d'Hawaï ont récemment observé COCONUTS-2b, déjà connue depuis 2011, une exoplanète onze fois plus massive que Jupiter orbitant autour d'une naine rouge. Distant de seulement 35 années-lumières, ce nouvel astre, comme on en a déjà détecté plus de 4000 autres, est assez particulier : premièrement, il fut découvert directement, par imagerie directe, alors que la plupart des exoplanètes le sont par la méthode du transit (baisse de la luminosité d'une étoile alors que l'exoplanète passe devant) ou de la vitesse radiale (se traduisant par une influence gravitationnelle de l'exoplanète sur le déplacement de son étoile, ce qui de facto modifie la longueur d'onde de la lumière provenant de cette dernière) : ceci est dû à l'éloignement de COCONUTS-2b par rapport à COCONUTS-2a, soient 6471 Unités Astronomiques, pour une durée de révolution de 1,1 millions d'années. Ensuite, l'exoplanète "s'avère être la deuxième plus froide et la deuxième plus froide imagée à ce jour", déclarent les auteurs de l'étude, sa température s'élevant à 161°C. "Avec une planète massive sur une orbite très excentrée, et avec une étoile froide [et jeune], COCONUTS-2 représente une configuration planétaire très différente que celle que l'on connaît dans le système solaire", dit Zhoujian Zhang, étudiant participant à cette découverte.

Un film russe tourné dans l'ISS ?

En collaboration avec la première chaîne de télévision russe, l'agence spatiale Roscosmos avait annoncé sa volonté de tourner un film de fiction dans la station spatiale internationale. De fait, l'actrice Yulia Peresild (actuellement en entraînement intensif) et le directeur Klim Shipenko s'envoleront de Baïkonour le 5 octobre à bord du Soyouz MS-19, en compagnie Anton Shkaplerov, à destination de l'ISS où les séquences du long-métrage seraient réalisées en deux semaines. Nous n'en savons pas beaucoup sur l'intrigue de "The Challenge", normalement dans les salles fin-2022, si ce n'est qu'elle devrait reposer sur une héroïne frappée d'une crise cardiaque lors d'une sortie extravéhiculaire, et sur une chirurgienne envoyée urgemment de Terre pour régler la situation. Oleg Novitsky et Pyotr Dubrov, toujours en mission à ce moment-là, feront-ils partie du tournage ? Qu'en sera t-il du film promis par les américains avec Tom Cruise sur l'ISS le même mois ? Les russes ne se montrent pas bavards, mais manifestent bien leur envie de réussir cette prouesse dans l'histoire du cinéma !





  



A bientôt pour de nouvelles découvertes ! Portez-vous bien !🚀

Crédits photographiques : Boeing, John Grant / Elon Musk via Twitter / Zhang, The Astrophysical Journal Letters / 

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