NOUS N'IRONS PAS SUR LA LUNE EN 2024 - L'ACTU SPATIALE #24, du 15 Août 2021

  






SALUT LES TERRIENS !



Voici le résumé de l'actualité spatiale de la semaine écoulée, tant relatifs aux vols qu'aux lancements ou bien aux dernières découvertes ! Sur ce, c'est parti !



Nous n'irons pas sur la Lune en 2024

Nous sommes au courant des ambitions de la NASA et de sa volonté de remettre le pied sur la Lune, chose qui ne s'était plus faite depuis 1972 et la mission Apollo 17, grâce au programme Artemis. Le développement des facteurs essentiels à son bon déroulement a de fait déjà débuté : construction des lanceur SLS, atterrisseur HLS, capsule Orion, etc. Cependant il s'est avéré que la préparation du programme prenait plus de temps que prévu, trop selon l'agence américaine qui s'en était tenu à son objectif d'envoyer un homme et une femme fouler le sol lunaire en 2024. Un rapport de l'OIG, le Bureau de l'Inspecteur Général de la NASA chargé de surveiller et d'évaluer les activités au sein de l'agence, souligne le retard pris dans la conception de la future combinaison que porteront les astronautes sur la Lune, l'Extravehiculary Mobility Unit, et le délai de sa fabrication. Les premiers uniformes ne seront pas prêts avant 2025 au plus tôt, ce qui enterre certainement la perspective d'un retour tel que prévu. Cela n'est pas une nouvelle nouvelle en soit, mais elle avance encore plus la date tant attendu, la faute notamment à la crise sanitaire, aux contraintes financières ou au défi technique que représente ce projet.


Infographie montrant les avantages du xEMU

De la publicité diffusée dans l'espace grâce à Elon Musk ?

Le GSLV MK2 de modèle 3
Rien à voir avec d'immenses panneaux publicitaires qui pollueraient l'orbite terrestre, rien qu'un simple CubeSat, un satellite de 10 cm de côté, conçu par la société canadienne Geometric Energy Corporation. Dans une interview accordée à Business Insider, le confondateur de la start-up Samuel Reid a déclaré qu'il visait à "démocratiser l'accès à l'espace et permettre une participation décentralisée". En bref, lorsque le CubeSat sera dans l'espace, une seule de ses face sera utilisée ; les publicités seront diffusées sur un écran, dont chaque pixel serait disponible à l'achat (en cryptomonnaie) grâce à cinq types différents de jeton, les prix de ceux-ci varieront selon l'emplacement ou le type de l'affichage. On ne visionnera pas cet écran depuis le sol, mais sur des plateformes telles que Youtube ou Twitch, qui transmettront ces images elles-mêmes prises par une perche. Toujours selon Samuel Reise, "certaines entreprises voudront certainement mettre en valeur leur logo, ou créer quelque chose de plus personnel et artistique", mais il espère que "les gens ne gaspilleront pas d'argent pour quelque chose d'inapproprié ou d'offensant". Cette perspective somme toute symbolique ouvrerait la voie à un nouveau type de promotion pour les entreprises, d'autant plus que SpaceX l'approuve, et a reservé au CubeSat une place sur une Falcon 9, devant décoller l'année prochaine.

L'échec du lanceur indien GSLV Mk2

L'ISRO (Indian Space Research Organisation), l'agence spatiale indienne, est en émoi depuis l'échec du lancement du lanceur GSLV Mk2 le 12 août. Ce jour-là, cette fusée haute de 52 mètres avait pris son envol depuis le Satish Dawan Space Center, situé sur la presqu'île de Sriharikota, au sud-est du pays. Elle transportait sous sa coiffe le satellite EOS-03 (ou GISAT-1), d'une masse de 2,3 kg et destiné à l'observation terrestre. Placé en orbite géostationnaire, il était censé fournir des informations complètes en temps réel sur l'évolution de notre planète grâce à un véritable télescope embarqué. Au début, le décollage s'était pourtant bien déroulé, mais une anomalie se déclencha à T-5min40, après 350 secondes de vol : pour une raison encore inconnue, le moteur cryogénique du troisième étage n'était pas en capacité d'emmener plus loin la charge utile. Ce qui restait de la fusée a donc déviée de sa trajectoire initiale, la faisant retomber dans l'océan. C'était le deuxième lancement de l'année organisée par l'ISRO, qui n'en démord pas compte tenu de la situation sanitaire catastrophique en Inde. 

Vénus survolée de près

La caméra SoloHI de Solar Orbiter a filmé les moments
précédant l'approche de Vénus
Les 9 et 10 août, deux sondes sont passées à proximité de Vénus, la deuxième planète de notre système solaire. Distante de 108 millions de kilomètres du Soleil, celle-ci est très similaire à la Terre, sauf que l'atmosphère y est principalement composé de dioxyde de carbone et que la température de surface y avoisine les 450°C, ceci étant dû à l'effet de serre décuplé. Le premier engin, nommé Solar Orbiter, est passé à proximité de Vénus (8 000 kilomètres) et nous a livré de superbes images. Une trentaine d'heures plus tard, le 10 août, la sonde européo-japonaise BepiColombo l'a survolé d'encore plus près, au plus proche à 500 km. Dans les deux cas, l'objectif était d'obtenir une assistance gravitationnelle suffisante afin de pouvoir ralentir leur vitesse en vue de pénétrer dans les parties intérieures du système solaire : la première sonde doit se diriger vers le Soleil, l'autre est à destination de Mercure. Comme le dit Johannes Benkhoff scientifique de l'ESA affilié au programme BepiColombo : "Nous avons pu pour la première fois obtenir des mesures multidimensionnelles de l'environnement autour de Vénus. Ça nous a permis de voir par exemple comment les vents solaires interagissaient avec la planète et la vitesse de ces phénomènes".

Un nouveau cargo arrimé à l'ISS

Ce jeudi 12 août, le cargo Cygnus NG-16 fut récupéré par l'astronaute américaine Megan McArthur à l'aide du bras robotique Canadarm 2 puis arrimé au Node-1 Unity, faisant à présent partie intégrante de l'ISS. Le vaisseau de la compagnie Northrop Grumman avait quitté la Terre deux jours plus tôt au sommet d'un lanceur Antares, depuis la base de Wallops Island en Virginie. Baptisé Ellison Onizuka, en hommage au premier astronaute américano-asiatique ayant succombé lors de l'accident de la navette spatiale Challenger, ce cargo est le seizième de son genre à destination de la station spatiale internationale. Il transportait 3,7 tonnes de ravitaillement, d'équipements et d'expériences scientifiques, portant sur l'étude du comportement des cellules humaines et du fameux blob confié à Thomas Pesquet par exemple.





  



Merci d'avoir lu cet article, à bientôt pour de nouvelles découvertes. Portez-vous bien ! 🚀

Crédits photographiques : NASA / ISRO / NASA

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