NAUKA, UN NOUVEL ARRIVANT SUR L'ISS - L'ACTU SPATIALE #22, du 1er Août 2021

  





SALUT LES TERRIENS !



Voici le résumé de l'actualité spatiale de la semaine écoulée, tant relatifs aux vols qu'aux lancements ou bien aux dernières découvertes ! Sur ce, c'est parti !



Nauka, un nouvel arrivant sur l'ISS

Longtemps attendu, le module MLM russe Nauka a décollé de Baïkonour le 21 juillet et a passé huit jours en orbite en attendant que le module PIRS soit désamarré de l'ISS à l'aide du cargo Progress (il fut détruit dans l'atmosphère le 26). Nauka est arrivé à bon port le 29, à présent relié au Zvezda et la plus grande pièce du secteur russe. Mais à peine trois heures après le docking, les moteurs du module se sont subitement mis en marche, désorientant de 45° la station toute entière et lui faisant perdre son contrôle d'altitude. L'équipage n'était apparemment pas en danger, mais dut fermer les volets de protection et vit aussi ce qui s'apparentait à des débris. La propre poussée prodiguée par la station a suffi à régler l'anomalie. Ce nouveau module de 13m sur 4m d'une masse de 20 tonnes est équipé de nouveaux appareils scientifiques, d'une toilette, de systèmes de régénération d'eau et d'oxygène, et servira de nouveau port d'amarrage aux prochains Soyouz et à une possible extension de la station. Il sert également de base au nouveau bras robotique européen ERA.


Nauka s'amarrant à Zvezda

Blue Origin, mauvais perdant dans la course à la Lune ?

Le retour d'hommes sur la Lune, un projet qui est à présent sérieusement considéré et étudié par la NASA qui planifie une mission lunaire en 2024. Le projet Artemis prend progressivement mais sûrement forme (si bien qu'on se demande si les dates annoncées seraient réellement envisageables), et l'une des étapes dans sa réalisation consiste en la construction du HLS (Human Landing System), l'atterrisseur lunaire successeur du LEM de l'époque d'Apollo. En avril, l'agence américaine avait choisi la société SpaceX afin de le concevoir, sur la base du Starship d'Elon Musk ; cependant ses concurrents, en particulier Blue Origin, ne l'entendent pas de cette oreille. Jeff Bezos s'est retrouvé aculé, frustré de ne pas avoir décroché ce contrat, qui devait à son goût ne pas être à la portée d'un unique fournisseur. Le 26 Juillet, à peine quelque jours après son vol orbital, il a directement adressé une lettre à l'Administrateur de la NASA Bill Nelson, où il expose son point de vue sur la question. Etant donné que "cette nouvelle approche [de la NASA] ne créera malheureusement pas de vraie compétition, puisqu'elle est bâclée, infondée, et qu'elle prodigue un contrat de plusieurs années à une seule et même source", il ne propose ni plus ni moins qu'un rabais de deux milliards de dollars sur le prix de son atterrisseur. Bezos appelle donc l'agence à revoir ses positions et à accorder une seconde chance à "Blue Origin qui ne s'est pas vue offrir la même opportunité. C'était une erreur inconsidérée, une occasion manquée, qu'il n'est pas trop tard de réparer", en échange de prestations de la part de Blue Origin, qui compte bien gagner ce bras de fer pour la Lune.

De la lumière provenant de l'arrière d'un trou noir

Originaires de la théorie de la relativité d'Einstein, les trous noirs sont des régions de l'espace à l'attraction gravitationnelle si forte que la matière aspirée n'en ressort jamais. Cette attraction leur donne de plus la propriété de courber l'espace-temps de telle sorte que la lumière arrivant de derrière serait dévié et passerait autour. Une équipe de chercheurs de l'université de Stanford a directement observé grâce aux images des télescopes NuSTAR et XMM-Newton la concentration de matière surchauffée se trouvant autour de l'horizon des évènements (frontière du trou noir avec le monde extérieur) du trou noir supermassif I Zicky 1, situé à 800 millions d'années lumières de la Terre. Ce que les scientifiques ont vu en plus des rayons X responsables d'un "écho de réverbération", ce furent ceux produits de l'autre côté du trou noir, en couleurs différentes, qui en ont donc fait le tour. Cette nouvelle confirmation du modèle de la relativité permet de plus à ces chercheurs de mieux comprendre les mécanisme de cet écho.

Galileo à la recherche des aliens

Depuis le milieu du siècle dernier, l'intérêt que portent les scientifiques autant que les amateurs pour la recherche de la vie extraterrestre intelligente ailleurs dans l'Univers s'est particulièrement ravivé ; le programme SETI recherche les potentielles émissions radio artificielles, les agences gouvernementales tentent de mettre un nom sur les apparitions d'OVNI, les ufologues élaborent des théories quand à celles-ci, etc. Suivant un rapport rédigé à l'attention du Congrès américain qui constate bien l'incapacité à qualifier les PAN (Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés), l'astrophysicien Avi Loeb, directeur du Département d'Astronomie de l'université d'Harvard, a annoncé en compagnie de l'entrepreneur Frank Laukien la création du projet Galileo, qui ne vise ni plus ni moins qu'à identifier et rassembler des données issues d'observations en faveur de l'existence d'ETC, des civilisations extraterrestres technologiquement avancées. A l'aide d'une équipe d'experts, ils se baseront sur des résultats avérés obtenus lors d'observation par des télescopes de PAN, d'objets insolites, de biosignatures... et essaieront de prouver leur crédibilité. Loeb dit qu'"étant donné la récente découverte de l'abondance d'exoplanètes situées dans des zones habitables, Galileo est dédié à l'hypothèse selon laquelle l'homme ne plus ignorer l'existence des ETC". Le projet sera censé "amener la recherche de la vie extraterrestre de l'observation anecdotique au spectre de la méthode rationnelle scientifique".


L'atmosphère de Ganymède contient de la vapeur d'eau

En se basant sur des images dans les ultraviolets, réalisées en 1998, 2010 et 2018, Hubble avait observé des bandes aurorales dans l'atmosphère de la lune jovienne Ganymède. En interprétant ces résultats, on avait à l'époque conclu à une atmosphère où l'oxygène serait présent sous forme moléculaire. Des astronomes suédois se sont cependant repenchés sur ces donnés et se sont rendus compte que les caractéristiques de ces phénomènes n'étaient possible seulement si l'on avait affaire à de l'oxygène O2, mais à de l'eau H2O, issue de la sublimation des océans solides. En effet sur Ganymède, les températures de surface sont variables, et notamment à l'équateur, elles seraient assez élevées pour que des molécules d'eau s'échappent de la glace et se retrouvent dans l'atmosphère. Cette nouvelle découverte pourra aiguiller la mission JUICE de l'ESA, qui sera envoyée dans la décennie en direction de Jupiter et de trois de ses lunes abritant de l'eau liquide : Europe, Ganymède et Callisto.




  



Merci d'avoir lu cet article, je vous dis à bientôt pour de nouvelles découvertes et d'ici là, portez-vous bien ! 🚀

Crédits photographiques : NASA TV / Michael Biebl / NASA, JPL


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