CES EXOPLANETES POURRAIENT ABRITER LA VIE - L'ACTU SPATIALE #26, du 29 Août 2021

  






SALUT LES TERRIENS !



Voici le résumé de l'actualité spatiale de la semaine écoulée, tant relatifs aux vols qu'aux lancements ou bien aux dernières découvertes ! Sur ce, c'est parti !



Ces exoplanètes pourraient abriter la vie

Cela fait longtemps que l'existence d'autres planètes hors de notre système solaire nous est évidente, mais ça ne fait qu'à peine 25 ans que l'on en découvre et parfois en observe directement. A ce jour, presque 5000 exoplanètes ont été répertoriées, la plupart d'entre elles étant des géantes gazeuses similaires à Jupiter. On s'est déjà fait quelques idées sur les critères nécessaires à l'apparition de la vie sur ces mondes lointains, mais une équipe de scientifiques de l'université anglaise de Cambridge vient de mettre au jour une nouvelle catégorie d'exoplanètes, dites "hycéennes", qui pourraient être en très grands nombres à travers la galaxie. Leur taille se situe à mi-chemin e,tre celles de deux autres types déjà connus, à savoir les super-Terres et les mini-Neptunes. Elles présentent plusieurs caractéristiques : elles sont jusqu'à deux fois et demi fois plus grandes que notre planète, possèdent une température pouvant aller jusqu'à 200°C, une atmosphère riche en hydrogène, des océans liquides à leur surface et des conditions favorables à l'émergence de vie microbienne. Leur orbite peut également être variable, elle peuvent être près de leur étoile comme très éloignées, même en dehors de la zone habitable. Des biosignatures seraient apparemment détectables, sous forme de gaz tels que le méthane, l'ozone, etc. La même équipe d'astronomes aurait identifié plusieurs planètes correspondant à ce signalement, qui pourraient être dans un futur proche la cible d'observations, de la part du James Webb Telescope par exemple.




Le plus grand impact entre un satellite et un débris en douze ans

Le 22 mars dernier, la 18è escouade de contrôle spatial de l'US Space Force (une toute nouvelle branche de l'armée américaine) signalait la décomposition brutale de Yunhai 1-02, un satellite militaire chinois placé à une orbite d'environ 800 kilomètres d'altitude. Cet accident n'était alors pas explicable, d'autant plus que le satellite ne semblait souffrir d'aucun dysfonctionnement, jusqu'à ce que l'astrophysicien Jonathan McDowell, basé à Cambridge aux Etats-Unis ne fasse des recherches plus approfondies. Il remarqua alors une mise à jour dans la base de données de Space-Track.org (qui répertorie les objets spatiaux en orbite) concernant un certain débris. 48078 est un objet de dix à cinquante centimètres, qui s'avéra être issu de la fusée russe Zenit-2, lancée en 1996, il y a donc 22 ans. De fait, il fut découvert que ce débris était passé à moins d'un kilomètre de Yunhai, le même jour que sa désintégration, aux alentours de trois heures du matin. Selon Jonathan, l'évidence est faite, la collision aurait bien eu lieu entre les deux : 37 autres débris auraient ainsi résulté de celle-ci. C'est alors la plus grande collision s'étant produite depuis douze ans, la dernière ayant eu lieu en 2009. L'enquêteur nous rappelle le danger de plus en plus croissant que représentent ces débris : "les collisions sont proportionnelles au nombre d'objets en orbite. [...] Ainsi, de telle manière que le traffic augmentera, les collisions vont passer d'une composante mineure du problème des débris à une composante majeur. [...] Tout cela est très inquiétant et c'est une raison pour laquelle il faut dégager ces objets de l'orbite"

Des centaines de milliers de débris en orbite

Nouveau cargo Dragon à destination de l'ISS

Ce mois-ci fut particulièrement chargé pour la station spatiale internationale, avec la récupération du cargo Dragon CRS-23, lancé ce dimanche 29 août. Ce vaisseau, le 23ème ravitaillant l'ISS, est parti de Cap Canaveral au sommet d'une fusée Falcon 9 de SpaceX en Floride et s'est parfaitement arrimé à la station. Coïncidence, cet évènement concordait avec le 50è anniversaire de l'astronaute américaine Megan McArthur, qui n'a pas caché sa joie face à ce superbe cadeau. Plus de deux tonnes de ravitaillement et d'expériences étaient embarquées à bord du Dragon. L'une de ces dernières se nomme GITAI S1, et consiste en un bras robotique expérimental dont la dextérité et la manœuvrabilité en microgravité devront être testées. Ce cargo restera un mois à l'ISS, et retombera de routine sur Terre au moyen d'un parachutage océanique.

La mission de Zhurong rallongée 

La Chine avait lancé en juillet dernier sa première mission interplanétaire, en envoyant la sonde Tianwen 1 vers Mars. Celle-ci s'était placée en orbite, et avait largué un atterrisseur ainsi qu'un rover baptisé Zhurong, qui ont tous deux touché la surface de la planète rouge le 14 mai. Depuis ce jour, le rover a presque parcouru la distance d'un kilomètre à travers le vaste plateau Utopia Planitia, qu'on soupçonne être l'ancien lit d'un océan desséché. Sa mission était censé durer 90 sols (jours martiens, soient 92 jours terrestres), cependant la CNSA, l'agence spatiale chinoise, a prolongée l'activité du rover, dont les instruments scientifiques sont toujours en bon état. Les analyses faites par Zhurong et les données envoyées en retour (près de 10 gigaoctets) sont très utiles aux scientifiques ; "en nous recueillant ces données, nous pouvons avoir une compréhension plus pointue de Mars, de sa géologie, de son histoire, et même voir si l'on peut trouver l'évidence d'un océan passé" nous dit Liu Jianjun, directeur en chef du contrôle au sol de Tianwen 1. A la mi-septembre le rover se mettra en mode sans échec, en raison d'une conjonction solaire qui perturbera les communications.

Le vol suborbital du New Shepard

Jeudi 26 août, la mission NS-17 de Blue Origin s'est envolé du Texas à neuf heures et demi heure locale, afin d'effectuer un vol suborbital. Le lanceur New Shepard n'avait pas décollé depuis le voyage de Jeff Bezos et de trois autres compagnons le 20 juillet dernier, ce fut son dix-septième vol, cette fois-ci sans passagers. La fusée réutilisable était composée du booster Tail 3 et de la capsule RSS H. G. Wells, qui était arrivé lors de l'apogée de son voyage à 106 kilomètres d'altitude, bien au dessus de la limite de Karman (admise internationalement comme étant la frontière entre Terre et espace). Cette dernière contenait dix-huit emplacements servant à des expériences scientifiques, dont onze supportées directement par la NASA (un paradoxe, étant donné que Jeff Bezos est actuellement en procès contre l'agence américaine). Parmi elles, LIDAR utilise les lasers comme effet Doppler afin de déterminer la distance avec les objets dans son environnement ; OSCAR compte quand à lui convertir les déchets en gaz utiles en prévision des missions habitées. La mission n'était pas que scientifique, puisqu'une oeuvre intitulée "Suborbital Tryptych", réalisée par l'artiste ghanéen Amoako Boafo fut embarquée, en plus d'un artwork du groupe de rock Ok Go. Le New Shepard devrait redécoller cette année, certainement avec des touristes à bord.





  



Cette Actu Spatiale est terminée, merci de l'avoir lue ! J'en profite pour vous dire que j'ai publié un nouvel article sur le blog du Journal de l'Espace, portant sur la station spatiale chinoise (https://www.journal-espace.fr/la-css-nouvelle-station-orbitale-de-la-chine/) ! Bonne rentrée, et portez-vous bien ! 🚀

Crédits photographiques : Amanda Smith, Cambridge / NASA Goddard / CNSA, PEC

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