LA CHINE VEUT TIRER SUR L'ASTÉROIDE BENNU - L'ACTU SPATIALE #20, du 18 Juillet 2021

 

SALUT LES TERRIENS !

Voici le résumé de l'actualité spatiale de la semaine écoulée, tant relatifs aux vols qu'aux lancements ou bien aux dernières découvertes ! Sur ce, c'est parti !

La Chine veut tirer sur l'astéroïde Bennu

Des scientifiques chinois du Centre National des Sciences Spatiales ont étudié la possibilité d'agir sur la trajectoire de l'astéroïde Bennu en la déviant, évitant ainsi une hypothétique collision avec celui-ci. Cet astre, géocroiseur et long d'environ 500 mètres, devrait s'approcher à quelques millions de kilomètres de la Terre entre les années 2175 et 2199, mais bien que la probabilité qu'il percute notre planète soit de 1/2700, un tel phénomène serait cataclysmique, engendrant une énergie équivalente à 1200 mégatonnes, soit 8000 fois plus intense que la bombe d'Hiroshima. La Chine souhaite donc prendre les devants et prévoit d'envoyer vers l'astéroïde pas moins de 21 fusées Longue-Marche 5, les mêmes qui sont régulièrement envoyées vers la CSS ou Mars. Pour l'ingénieur Mingtao Li, ce projet répond à la nécessité d'endiguer "ce risque qui menacerait toute vie sur Terre. Dévier cet astéroïde d'une trajectoire d'impact est essentiel afin de le réduire".

"Hubble de retour parmi nous !"

Le 17 Juillet, au grand soulagement de la NASA et de la communauté scientifique, le télescope spatial Hubble était officiellement réparé. Pour rappel, cela faisait un mois qu'il ne donnait plus signe de vie, la faute à un dysfonctionnement de l'ordinateur principal. Selon l'équipe qui a traité le problème, ce dernier serait du au PCU (Power Control Unity), un régulateur de puissance qui fournit de la tension électrique au reste du système, qui était victime d'une avarie encore à démontrer. Les manœuvres d'activation du système secondaire du télescope avaient débuté le 15 Juillet pour durer une journée ; une autre s'additionnant afin de vérifier la bonne tenue des instruments. L'Administrateur de l'agence américaine Bill Nelson s'est exprimé le jour-même : "Hubble est une icône, nous donnant un incroyable aperçu du cosmos durant les trois dernières décennies. Je suis fier de l'équipe Hubble [...]. Grâce à leur [les employés] investissement et leur travail acharné, Hubble continuera sa tâche vieille de 31 ans, élargissant nos horizons à l'aide de son observation de l'Univers". 

Des lacs souterrains martiens ?

C'est en se basant sur des données récoltées par la sonde Mars Express, en activité depuis 2005, plus précisément sur celles prises par l'instrument Marsis que des chercheurs américains ont conclu, en examinant le pole sud de Mars, à l'existence de plusieurs point d'eau liquide. On avait déjà en 2018 spéculé qu'il y avait en dessous de la calotte glaciaire un lac d'environ 20 kilomètres de large enfoui à un peu plus d'un kilomètre de profondeur ; mais cette fois, une douzaine d'autres furent "découverts". De fait Marsis utilisait la même méthode que l'on emploie par exemple pour les radars, à savoir envoyer des ondes vers la surface, ces derniers traversant un certain nombre d'éléments, avant de les réceptionner et d'analyser leurs propriétés afin de déterminer où ils se sont rendus. Sur ce constat-là, toutes les "sources" sont considérées comme telles car l'intensité des ondes renvoyées étaient moins forte. Le docteur Jeffrey J. Plaut, directeur de l'étude, dit à propos de ces signaux "qu'importe qu'ils traduisent la présence d'eau liquide ou non, leur répartition est plus étendue que ce qui était spéculé en 2018". Selon Aditya Khuller, de l'Université d'Arizona, la présence de cette eau pourrait résulter du volcanisme, "cependant nous n'avons d'évidence de ce genre d'activité, donc il semble improbable que le volcanisme permette à l'eau de subsister dans cette région". Affaire à suivre...

La première collision trou noir - étoile à neutrons détectée

En astrophysique, particulièrement en relativité générale, il est admis que l'espace-temps, en plus d'être courbé par des masses, peut aussi se déformer en présence d'ondes gravitationnelles, un phénomène  émis lorsque deux corps en interaction sont tellement massifs qu'ils dégagent des ondes courbant l'espace-temps. Depuis 2015 et leur première détection, les installations LIGO et VIRGO, aux Etats-Unis et en Italie, sont les plus grands détecteurs au monde de ces ondes, ce grâce à des instrumentations laser qui mesurent les perturbations de l'espace-temps. De plus, les phénomènes le plus souvent sources d'ondes gravitationnelles sont les trous noirs et les étoiles à neutrons. Or, il n'a jamais été possible d'en constater une paire. C'est maintenant le cas, car il est à présent prouvé que le 5 Janvier, LIGO et VIRGO ont détecté un signal provenant de la fusion d'un trou noir de 7 à 10 fois plus massif que le Soleil et d'une étoile à neutrons de deux masses solaires, s'étant déroulé à 900 millions d'années lumières de distance. Dix jours plus tard, une émission similaire est découverte, impliquant un autre couple. C'est une première, car GW200105 et GW200115 ouvrent encore plus grand les portes à la compréhension de la physique concernant ces astres, et de l'astronomie multimessager.

Le vol du New Shepard

Après le succès de Richard Branson et de son vol à bord du VSS Unity il y a une semaine, l'attention se focalise sur Blue Origin, la compagnie de Jeff Bezos. Fondateur d'Amazon notamment, ce milliardaire ambitieux a terminé les préparatifs de ce voyage auquel il prendra part, ainsi que son propre frère Mark Bezos, l'ex-pilote âgée de 82 ans Wally Funk et le jeune Oliver Daemen, fils d'un entrepreneur néerlandais et à peine majeur. De même, ces deux dernières personnes seront respectivement les plus vieilles et jeunes personnes à se rendre dans l'espace. Concernant le plan de vol, le lanceur New Shepard (nommé en hommage à l'astronaute Alan Shepard, qui était devenu le premier américain dans l'espace le 5 Mai 1961) devrait décoller du Texas en début d'après-midi heure française, arriver à 85km d'altitude avant que la capsule ne réatterrisse au sol. Un évènement à impérativement suivre mardi !

  

Je vous remercie d'avoir lu cet article ! Je vous dis à bientôt pour de nouvelles découvertes, et d'ici là portez-vous bien ! 🚀

Crédits photographiques : L'astéroïde Bennu pris en photo par Osiris-Rex / NASA, Goddard, UoA  -  Le déploiement d'Hubble le 25 Avril 1990 depuis la navette spatiale Discovery / NASA, Smithsonian Institution, Lockheed Corporation  -  Blue Origin